Login

Recrutements : des aides sont à la portée des petites entreprises

Plusieurs dispositifs se mettent en place pour favoriser les embauches. Les demandeurs d’emploi peuvent acquérir de nouvelles compétences et les employeurs peuvent se faire accompagner. En particulier les TPE et les PME. La voie de l’apprentissage reste très avantagée.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Lors du Salon du paysage Paysalia début décembre 2021, au village « Emploi-Formation », Arnaud de Crozals, conseiller entreprises auprès de la Direction régionale Auvergne-Rhône-Alpes d’Ocapiat (voir encadré ci-dessous), a animé successivement plusieurs conférences dont une, présentée conjointement avec Pôle emploi, qui exposait plusieurs dispositifs d’aide à l’embauche. Une seconde avait pour objet l’évolution de l’apprentissage dans les métiers du paysage.

Parmi les dispositifs actuels, certains concernent les demandeurs d’emploi pour leur permettre d’acquérir des compétences nouvelles, intégrer une formation ou renforcer leur cursus. Ils sont gérés en relation tripartite entre Ocapiat, Pôle emploi et les centres de formation.

D’autres s’adressent plus spécifiquement aux entreprises afin de les accompagner dans le recru­tement, l’accueil ainsi que la formation des nouveaux salariés.

1.Des aides et accompagnements aux demandeurs d’emploi

- POEC : Préparation opérationnelle à l’emploi collective

La POEC permet à un demandeur d’emploi d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper un emploi proposé. Cette mesure est efficace pour les métiers en tension car elle répond spécifiquement aux besoins des sociétés. Tremplin vers la vocation, la POEC se traduit par un parcours de 400 heures, incluant des plages d’immersion en entreprise, dont 105 heures de stage concret pour avoir un premier degré de compétence et conforter le projet professionnel.

La POEC débouche sur un contrat de travail : CDD (douze mois minimum), CDI (y compris à temps partiel, minimum vingt heures par semaine), contrat de professionnalisation d’au minimum douze mois, contrat d’apprentissage.

Le demandeur d’emploi a le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Il est rémunéré par Pôle emploi et reçoit, le cas échéant, un financement des frais annexes à la formation.

Le volet formation est, quant à lui, pris en charge jusqu’à 100 % par Ocapiat.

Le dispositif met donc en jeu une relation tripar­tite entre le centre de formation (plusieurs sessions sont organisées chaque année), Pôle emploi et Ocapiat.

- Contrat de professionnalisation : la formation en alternance

Les contrats de professionnalisation ont pour objet de favoriser l’insertion ou la réinsertion des jeunes et des demandeurs d’emploi par l’acquisition d’une qualification reconnue, de sécuriser et de valoriser leur parcours professionnel.

Ces contrats sont basés sur le principe de l’alternance entre séquences de formation et périodes en entreprise. Les entrées et sorties des contrats ne sont pas régies par des dates fixes : on peut intégrer l’entreprise n’importe quand dans l’année.

En paysage, la formation se concentre en hiver, à l’inverse des pics d’activité. Le référentiel de formation est rédigé par les entreprises.

Les contrats de professionnalisation sont susceptibles d’être mis en œuvre dans le cadre de CDI ou de CDD, durant douze mois. Ils concernent les jeunes de 16 à 25 ans révolus, pour compléter leur formation initiale, ou des demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus (contrats de professionnalisation renforcés ou « Nouvelle Chance » : dans ce cas, la durée peut aller jusqu’à 36 mois).

Une aide exceptionnelle est accordée aux entreprises qui embauchent un salarié en contrat de professionnalisation entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2022 pour la préparation – par une personne de moins de 30 ans – d’un diplôme jusqu’au niveau master. Il s’agit de contrats expérimentaux, prévus dans le chapitre VI de l’article 28 de la loi du 5 septembre 2018.

Cette aide exceptionnelle est versée pour les douze­ premiers mois d’exécution du contrat. Le montant de cette aide et ses modalités de versement sont les mêmes que ceux de l’aide exceptionnelle pour l’embauche en contrat d’apprentissage (lire l’encadré page suivante).

Dopés par ces aides, les contrats de professionnalisation dans le secteur du paysage ont augmenté de 30 %ces deux dernières années.

2.Des dispositifs à destination des entreprises

- Diagnostic RH : référencer et financer les prestataires

Le diagnostic en ressources humaines (RH) est un service proposé par Ocapiat pour que les entreprises puissent être accompagnées par un prestataire référencé.

Ces aides RH sont là pour compenser le temps passé et le manque de compétences, en interne, des petites et moyennes entreprises dans ce domaine.

La démarche peut être individuelle ou collective, par secteur d’activité. L’accompagnement dure entre dix et trente jours maximum.

Les services d’Ocapiat se proposent sous deux formes : d’une part, le référencement des prestataires spécialisés dans l’accompagnement des TPE-PME, selon les secteurs d’activité et les métiers, d’autre part le financement de ces derniers pour accompagner les entreprises de moins de cinquante salariés.

Actuellement, les demandes d’accompagnement concernent essentiellement le recrutement, la fidélisation, l’accueil des nouveaux salariés.

- Défi emploi : le recrutement et la formation en interne

Ocapiat accompagne et soutient le recrutement et la formation en interne d’un salarié recruté en CDI ou CDD d’au moins six mois (hors contrats parents-enfants) ; dix « Défi emploi » au maximum par entreprise.

La formation est assurée en interne par un salarié de l’entreprise, ou son dirigeant, avec l’appui et l’accompagnement d’un prestataire spécialisé référencé par Ocapiat. Celui-ci définit le projet d’intégration (plan de formation sur mesure), le suit et l’évalue.

Ocapiat verse 1 815 € à l’entreprise et finance directement le prestataire.

Les demandes d’aides doivent être envoyées à Ocapiat avant l’arrivée du salarié dans les murs et au plus tard un mois après son embauche (au minimum un CDD de six mois ou CDI).

3.L’apprentissage dopé par le plan de relance

Ocapiat finance l’apprentissage dans cinquante branches professionnelles, dont le paysage.

En 2020, toutes branches confondues, pas moins de 77 831 contrats d’apprentissage ont été financés, dont 39 059 conclus cette même année. Cette forte hausse en 2020 et 2021 est due aux aides exceptionnelles de l’État, mais aussi au dynamisme des entreprises et centres de formation.

Cette aide a favorisé le développement et l’attractivité de l’apprentissage, mais « le défi à relever sera de poursuivre cette dynamique dans un contexte exempt d’aides », précise Arnaud de Crozals.

Le secteur paysage présente une hausse de 27 % – plus forte que dans les autres filières – avec 7 233 contrats en 2020 et 9 991 en 2021. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Paca sont les plus dynamiques, avec 1 300 contrats annuels chacune. Les apprentis sont à 92 % masculins, 49 % concernent des moins de 18 ans et 2 % des personnes en situation de handicap

Les contrats s’adressent pour la plupart aux niveaux CAPA, bac pro et BTS aménagements paysagers (à peu près à égalité entre les trois niveaux), mais aussi aux licences professionnelles jusqu’au niveau master. Pour les périodes de formation, les apprentis se répartissent entre les établis­sements­ du réseau CFA et les Maisons familiales rurales. La demande est forte mais l’offre et les structures de formation s’étoffent pour satisfaire toutes les candidatures, jusqu’à présent.

Fait nouveau, beaucoup de demandes émanent des entreprises face à une pénurie de candidats, ce qui exige plus d’efforts pour attirer, accueillir et fidéliser. Les employeurs devant se convertir en maîtres d’apprentissage sollicitent un accompagnement dédié auprès des CFA ou d’Ocapiat.

Claude Thiery

Plus d’infos sur : https://tinyurl.com/2246jhcd

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement